dimanche 21 février 2010

L’estime de soi féminin, le rôle des femmes…

Depuis quelques années, il est facile de constater que les jeunes filles ont une vision de plus en plus sévère et irréaliste de ce que devrait être leur image corporelle. Je suis tout à fait d’accord que cette situation est tristement déplorable, car elle porte atteinte à leur confiance en elle et les pousse à développer des complexes qui les handicapent dans leurs relations avec les autres et leur vie intime. En plus de leur faire focaliser que sur leur physique et trop peu sur leur personnalité et leur éducation. Je suis donc, convaincue qu’il est grand temps que l’on s’attarde à ce problème dans notre société.
Cependant, je suis en profond désaccord lorsque certains groupes de femmes viennent nous dire que les coupables sont les magazines et les vidéos outrageusement sexy, ou l’on nous montre des midinettes avec des corps parfaits ou pires d'une maigreur anorexique…
Il est vrai que la plastique de certaines starlettes est loin de la réalité, parce que vraiment trop retouchée.
Mais, je ne crois pas que la vraie cause du manque d’estime de soi féminin soit l'influence néfaste des clips et des revues. Diaboliser Britney ou Shakira, nous permet simplement de nous déresponsabiliser de ce problème.
Selon moi, cette néfaste influence prend naissance infiniment plus près des fillettes.
Elle débute, avec leurs mères, leurs tantes, leurs grands-mères, et les femmes dans leur entourage, qui ont un ascendant beaucoup plus tôt que nous pouvons l'imaginer dans la vie des petites filles. Et surtout, immensément plus grands que toutes ces starlettes, liposuccionées et ciliconées.
Quand, durant les treize premières années de ta vie, tu as regardé ta mère que tu trouvais super belle, se critiquer durement devant le miroir pour ces deux kilos quelle jugeait de trop.
Que tu l’as entendu tant de fois se lamenter sur ses seins trop petits ou ses fesses trop grosses, sur les rides de son visage, sur les quelques vergetures que ses grossesses lui ont laissées.
Quand tu la vue se mettre à la salade et aux tisanes amincissantes, elle qui avait si fière allure.
Qu’est-ce que ta cervelle de petite fille et plus tard d’adolescente en retient?
Quand tu entends les conversations des femmes, tournant trop souvent autour de leur physique ou pire quand tu les entends critiquer vertement une autre femme à propos de son «gros cul», de ses bourrelets ou de sa cellulite. Qu’est ce que ton jeune cerveau enregistre?
Quand le seul argument de ta mère pour te faire manger quelques légumes est que tu deviendras une grosse toutoune, quelle image s’incruste dans ta tête?
Je regrette, ces comportements sont grandement plus nocifs pour les adolescentes, que les magazines ou les vidéos. Il est prouvé depuis longtemps que notre inconscient est plus influencé par notre entourage que par l’extérieur et surtout qu’avant l’adolescence, les paroles et les croyances de nos parents font foi de tout.
Cette distorsion de leur image qu’ont plusieurs filles, s’insinue aussi doucement que tôt dans leur vie et s’incruste quelque part dans un petit coin de leur cerveau, sans qu’elles ne s’en rendent trop compte.
J’ai tout de même trente-sept ans et les pires bitcheries à propos des femmes, je les ai toujours entendues sortir de la bouche de femme. C’est curieux non?
Et j’en ai entendu suffisamment pour faire friser les cheveux d’un moine Boudhiste.
Je crois que c’est là-dessus qu’il faut travailler.
J’éprouve depuis longtemps, un profond malaise à entendre se plaindre de leurs corps des femmes superbes.
Mais surtout, je trouve ces plaintes infiniment tristes. Ce besoin omniprésent de se faire rassurer sur son apparence, démontre un grand vide intérieur.
Et ce malaise est décuplé lorsque cet apitoiement provient de dames de plus de soixante ans, ça m’attriste de sentir encore cette insécurité.
Mais ce qui me dérange le plus, c’est d’entendre ces mêmes dames si virulentes à l’endroit de leurs consoeurs du même âge et plus jeune. À cet âge ne devrait-on pas avoir acquis un peu plus de sérénité et de sagesse par rapport à soi même et aux autres?
Ma mère n’était pas parfaite, mais elle a réussi quelques bonnes choses! Quand j’étais petite, je la trouvais tellement ravissante et jamais je ne l’ai entendu se critiquer, je crois qu’elle savait s’apprécier et se mettre en valeur.
Elle m’a transmis cette richesse, en me disant combien moi aussi j’étais jolie, mais surtout elle s’extasiait devant mes talents, mon intelligence et mon jugement.
Dans mon entourage de gamine, les femmes ne discutaient pas de leur beauté ou de leurs défauts, je n’ai pas souvenir d’avoir entendu mes tantes discuter de régimes, ni de cellulite.
Je crois qu’elles avaient bien d’autres priorités dans la vie et pourtant elles étaient toutes de belles tailles et de belles allures.
Mon père aussi à bien fait son travail, pour lui j’étais splendide et jamais il n’a fait de blagues déplacées sur mes attributs féminins, il me respectait. J’ai toujours senti qu’il avait confiance en moi et qu’il était fier de sa fille.
Voilà selon moi les bases d’une estime de soi féminin en santé.

J’en entends déjà me dire que c’est la faute des hommes…Je ne suis pas d’accord avec le «des». Le seul homme qui a réellement de l’influence sur l’estime de soi d’une femme est son père, ou celui qui joues ce rôle auprès d'elle, puisse qu’il est son premier amour! La relation qu’elle aura avec lui déterminera ce qu’elle recherchera avec les autres. Si le père a réussi à convaincre sa fille qu’elle était belle, intelligente et qu’elle méritait le meilleur, aucun homme ne pourra miner cela. Peut-être à court terme, mais rapidement elle se reprendra en main.
Et ce n’est pas les hommes qui rendent les filles si critiques envers elle-même, de tout temps les hommes on tourné de l’œil pour une beauté.
Mais une femme adulte devrait savoir qu’un homme hétérosexuel a généralement des critères beaucoup moins sévères pour évaluer la beauté, mais surtout il l’évaluera plus par l’attirance qu’il aura pour une femme. Et si irrésistible soit-elle, l'attirance n’est jamais une question de perfections physique. Et puis d'ailleurs, la perfection de l’un est sans intérêt pour l’autre!
Il est vrai qu’il existe quelques hommes pour qui la perfection physique est essentielle pour avoir une relation avec une femme. Pour qui seuls un bonnet D et une taille zéro sont allumant…
Permettez-moi de douter grandement de la virilité de ces hommes…

Mais pour les autres, pour la majorité des hommes hétéro, c’est l’ensemble qui les charmera et cette harmonie est habituellement parfaite aux yeux de celui qui la regarde.
Si les femmes apprenaient seulement ce que veut dire le mot solidarité et qu’elles apprenaient à s’aimer et se respecter, elle-même et entre elles, nous aurions un grand pas de fait.
Une adolescente pour laquelle nous avons encouragé l’estime de soi, en portant une attention particulière à nos paroles et en lui donnant l’exemple, se respectera, fera les meilleurs choix pour elle et acquerra une solide estime d’elle-même. Certes, elle se compara et s’évaluera devant sa glace, mais elle s’appréciera et certain jour se trouvera tout à fait canon!
Et surtout, elle trouvera plusieurs autres points qui feront sa fierté. Car à moins de faire carrière comme mannequin ou danseuse nue ce n’est pas, la grandeur de son jeans, mais plutôt celle de son esprit, qui l’a fera avancer dans la vie!